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The Marvelous Mrs Maisel : une histoire d’émancipation

Je ne sais pas pourquoi j’ai mis tant de temps avant de commencer The Marvelous Mrs Maisel, une série made in Amazon. La plateforme commence de plus en plus à produire des séries, et propose des choses vraiment originales comme American Gods ou Forever.

The Marvelous Mrs Maisel, j’en avais un peu entendu parlé, mais ça restait assez confidentiel (malgré le fait que la série a reçu des prix aux Emmy Awards). N’ayant plus rien à regarder en fin d’année je me dis “Allez je me lance” : meilleur décision EVER.

Synopsis: New York, 1958. Miriam (Midge) Maisel est une jeune femme juive qui vit dans l’Upper West Side, quartier riche de la Big Apple. Mariée, mère de deux enfants, elle est le stéréotype de la mère au foyer toujours parfaite. Mais quand son mari la laisse tomber pour sa secrétaire… elle découvre le stand-up et décide de se lancer dans la comédie.

Cet article concerne les deux saisons de la série (elle est renouvelée pour une troisième) >> découvrir le trailer


L’ambiance folle des années 50

the marvelous mrs maisel

Déjà, quelle plaisir de voir une série se dérouler dans les années 50 est qui n’est pas un drame historiqueThe Marvelous Mrs Maisel est une série positive et colorée. Nous sommes dans les quartiers chics, les personnages sont riches et vivent très bien. On découvre une communauté juive haute en couleur et très présente dans la vie de la ville.

Toute cette atmosphère fait de la série un petit bonbon dont on se délecte à chaque épisode. C’est beau, c’est drôle, c’est frais !

Et puis, il y a toute une culture populaire que je trouve hyper intéressante. Notamment dans la deuxième saison quand Midge part en club de vacances pendant deux mois avec ses parents. On ne peut pas ne pas penser à Dirty Dancing. C’est exactement la même ambiance, le même délire : j’ai juste adoré ces passages !


The Marvelous Rachel Brosnahan

La série ne serait définitivement rien (ou presque) sans sa tête d’affiche : Rachel Brosnahan, que je découvre grâce à son rôle de Midge Maisel. Et bon sang… quel talent ! Elle a un débit de parole assez hallucinant, fait rire autant qu’elle sait émouvoir, avec une démarche et un style dont je ne me lasse pas. Clairement, son Emmy était plus que mérité. Elle apporte un vent de fraîcheur complètement délirant.

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Mais laissez moi vous dire que tout le casting est absolument exceptionnel. À commencer par la numéro deux : Alex Borstein dans le rôle de Susie, la manageuse de Midge. Les deux femmes sont aux antipodes et Susie ne répond définitivement pas aux stéréotypes de la femme des années 50 (raison pour laquelle tout le monde la prend pour un homme). Mais alors quel duo et quelle alchimie entre les deux actrices ! Leur amitié qui se noue au fil des épisodes et si douce. Et vous savez que j’aime voir de belles amitiés féminines dans les séries !

Et puis il y a un troisième personnage qui pour moi se démarque vraiment des autres : Tony Shalhoub dans le rôle du père de Midge, Abe Weissman. Si comme moi vous aimiez la série Monk, vous connaissez sûrement Tony Shalhoub. Franchement, son personnage est une petite pépite et surtout son évolution. Il brille définitivement plus dans la deuxième saison et c’est vraiment très intéressant de voir la façon dont il sort de ses prérequis. Même chose pour Rose (Marin Hinkle), la mère de Midge, qui en a sa claque de faire la potiche.

Et puis il a Joel Maisel, le mari infidèle. Qui reste malgré tout un personnage que j’apprécie autant que je le déteste pour le mal qu’il a fait à Midge. D’autres personnages sont très intéressants comme Lenny Bruce (Luke Kirby), le célèbre comique, ami avec Midge ou encore Benjamin (Zachary Levy), le love interest de Midge dans la deuxième saison.


Féminisme et émancipation

the marvelous mrs maisel

The Marvelous Mrs Maisel est avant tout une histoire d’émancipation d’une femme dans un contexte où les femmes ont une place bien définie dans la société : la maison (en gros).

Sans mettre le mot “féminisme” en avant, car c’est encore un concept qu’elle ne connaît pas, Midge casse les stéréotypes et les codes et veut reprendre sa vie en main, comme elle l’entend.

La jeune femme se heurte donc rapidement – et encore plus que ce qu’elle connaissait avant – au machisme dans le monde du stand up, presque exclusivement masculin. Comprenez, les femmes ne sont pas vraiment drôles (sauf si elles se griment en paysanne comme Sophie Lennon). En plus, Midge est si belle, elle devrait plutôt faire chanteuse ou potiche non ?

Mais Midge est drôle, si drôle et talentueuse qu’elle époustoufle tout le monde et, sans s’en rendre compte, tient un discours d’émancipation et de girl power. Quand elle défonce les comiques masculins un à un, on se délecte de la scène. Quand elle ose parler de la grossesse et de son vagin, elle se fait virer de la scène : alors que les femmes rient à gorge déployée, les hommes font la moue. “On ne parle pas de ça c’est intime”, lui dit-on alors que le comique masculin la précédant parlait sans problème de son pénis.

Et ce n’est pas le seul personnage à en avoir sa claque de tout ce sexisme. Évidemment, Susie n’en a déjà rien à faire de ce qu’on peut bien penser d’elle et de ce à quoi elle ressemble.

Mais il y a aussi et surtout Rose, la mère de Midge. Entre la fin de la première saison et le début de la deuxième, Rose est désemparée. Elle a l’impression que plus personne n’a besoin d’elle et se rend du coup compte qu’elle a toujours pensé pour les autres (à savoir son mari et ses enfants) et jamais à elle. Donc elle se casse à Paris et s’inscrit dans une école d’art ! Si les choses s’arrangent finalement avec Abe (qui après avoir pété les plombs, évolue très bien), elle reprend aussi les cours à Paris et commence un peu à faire ce qu’elle veut et ce qu’elle aime. Et je n’oublierai pas la scène avec ses camarades de classes qui se rêvent artistes ou prof et que Rose dégomme sans le vouloir “J’ai jamais vu de prof femme dans cet école, et la seule artiste que je connais s’est suicidée”. Ambiance.


The Marvelous Mrs Maisel est un de mes véritables coup de cœur de 2018, où j’ai découvert les deux saisons. Par contre, je ne peux que faire une moue contrariée à la découverte du dernier season finale… Midge, qui s’apprête à partir en tournée avec un chanteur retourne dans les bras de Joel “une dernière fois”. Pardon ? Alors oui, on comprend bien qu’il y a et qu’il y aura toujours de l’affection entre les deux personnages mais c’est juste pas possible de faire un si grand pas en arrière… et il y a plutôt intérêt que la troisième saison s’ouvre sur Midge en tournée, en train de cartonner (même si on a compris que la porte s’était complètement refermée avec Benjamin, et ça c’est vraiment dommage).

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Crédit photos : Amazon Prime

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