Depuis l’annonce et la sortie de The Haunting of Hill House, j’entends parler de cette série absolument partout ! J’ai rapidement eu très envie de la regarder, mais une inquiétude régnait en moi : est-ce que j’allais avoir tellement peur que je n’allais pas en dormir de la nuit ? Car, oui, je suis du genre plutôt peureuse en ce qui concerne les films et séries d’horreur, surtout quand ça implique des histoires de fantômes. Mais The Haunting of Hill House avait l’air d’être tellement plus que ça que je n’avais pas envie de passer à côté…
Et j’ai vraiment bien fait de me laisser tenter car le coup de cœur fut instantané !
Synopsis : en 1992, la famille Crain vit un drame à Hill House, une impressionnante bâtisse que les parents doivent retaper. En 2018, leur passé les rattrape toujours et des plaies restent ouvertes – le trailer
Des personnages bluffants et attachants !
The Haunting of Hill House, c’est d’abord ses personnages. La famille Crain. Hugh et Olivia et leurs enfants Steven, Shirley, Theodora, Luke et Nellie. La narration nous emmène dans le présent et le passé, avec une version enfant/jeune et une version adulte/âgée de chaque personnage.
Déjà, laissez-moi vous dire que le casting est franchement réussi, car je suis assez bluffée par les ressemblances entre les enfants et leur « moi » adulte. Des façons d’être, de parler, et des ressemblances physiques évidemment (surtout pour Shirley je trouve).
Chaque personnage vit et conscientise différemment ce qui s’est passé à Hill House et c’est vraiment intéressant à étudier. Que ce soit le déni total, l’envie d’aller de l’avant sans jamais se retourner (ou presque) et une hantise et un mal être permanent. Mais en réalité, on découvre petit à petit les souffrances de chacun.e, même celleux qui faisaient bonne figure (je pense notamment à Steve et son rapport au fait d’être père).
Aussi, j’ai trouvé les jeunes acteur.rices vraiment impressionnant.e.s pour leur âge ! Très souvent les personnages d’enfants sont agaçant.e.s dans les séries et au cinéma. Mais la petite tribu des Crain est franchement très attachante, notamment Luke et Nellie (trop adorables). Mais aussi Theo, déjà très badass pour son âge (mais en vrai je les aime tous).
Une ambiance maîtrisée à la perfection
Concrètement, j’ai passé les premiers épisodes à moitié cachée sous un plaid tellement j’angoissais de regarder The Haunting of Hill House. Alors, qu’on se le dise : oui ça fait peur. Mais ça ne fait pas peur juste pour faire peur et ça ne tombe pas dans la facilité du jump scare vide de sens.
Cette série, c’est déjà une ambiance, pesante, troublante, effrayante, prenante. Hill House est hyper impressionnante, avec ses statues, ses tableaux, ses couloirs exigus, ses dizaines de pièces, son sous-sol caché. Il faut le dire, la maison est un personnage à part entière qui a été pensé au millimètre. Mike Flanagan s’est d’ailleurs amusé à cacher des dizaines de fantômes dans les plans au fil des épisodes et quand vous tombez dessus au détour d’une scène… ça fait bien flipper !
Mais The Haunting of Hill House ne fait pas dans le gore et le vulgaire (là où American Horror Story choisit souvent cette facilité). Tout est dans le détail. C’est un tout qui rend l’ambiance particulièrement effrayante.
Et puis, si je n’aime pas les jump scare, la série a réussi a offrir le meilleur jump scare que je n’ai jamais vu. Un jump scare auquel tu ne t’attends réellement pas tellement on focalise ton attention sur autre chose. Vraiment brillant (SPOILER : je parle de celui dans la voiture avec Theo et Shirley dans l’épisode 8).
Une histoire de famille avant tout
Mais The Haunting of Hill House n’est pas qu’une histoire de fantôme. C’est une histoire de famille avant tout. Un drame familial en quelque sorte. On y parle du conflit intrafamilial, de la question difficile du deuil, de la maladie, de l’addiction.
C’est une histoire douloureuse d’une famille qui n’a pas su comment réagir face à un drame. Qui n’a pas su réagir ENSEMBLE face à un drame. The Haunting of Hill House ce n’est pas juste une série « pour se faire peur », c’est une série touchante, prenante. Les scènes les plus intenses ne sont pas forcément celles qu’on croit. Je pense notamment au discours de Theo à Shirley dans l’épisode 8, qui prend littéralement aux tripes. Je pense à la douloureuse histoire de la Bent-Neck Lady, le fantôme qui hante Nellie.
Tout fait sens au fur et à mesure et tout semble terriblement triste. On se prend vraiment de compassion pour la famille Crain et on aurait vraiment aimé qu’ils arrivent à surmonter ça ensemble avant d’en arriver où ils en sont.
Et ce que j’ai aimé également, c’est de voir à quel niveau le point de vue des différents personnages est important dans la façon dont nous sont montrés les éléments. On nous montre des choses qui sont effrayantes dans le regard d’un enfant, mais en réalité, elle ne l’étaient pas tant que ça. Je vais vous donner plusieurs exemples (attention SPOILER) pour que ce soit plus clair : dans le premier épisode, on nous montre la dernière nuit à Hill House, ou Hugh transporte Steven en dehors de sa chambre et lui demande de fermer les yeux. Il les ouvre quelques secondes et on voit un personnage terrifiant courir vers eux : on comprend rapidement que c’est Olivia, la mère. On revoit cette même scène à la fin de la série, du point de vue d’Olivia : blessée à la jambe, elle essayait de rejoindre Steven et Hugh tant bien que mal. Tout au long de la saison on à l’impression qu’Olivia était maléfique, mais en fait pas du tout !
Même chose par rapport au poignet de porte qui tournent dans le vide : une fois c’est Olivia, une autre fois c’est Shirley et Nellie qui essaient de rentrer dans la Red Room (où se trouve Theo sans s’en rendre compte). Tout est une question de points de vue et d’expériences et on nous en montre de nombreux au fil de la série !
Une mise en scène surprenante
Je vous parle de l’importance de la maison depuis le début. Mais c’est aussi sa mise en scène visuelle qui est importante. Et pour le coup, The Haunting of Hill House ne fait aucune fausse note. On s’en prend plein la vue depuis le début.
Chaque détail est pensé, chaque lumière, chaque objet… La série est aussi belle qu’elle est angoissante. L’atmosphère d’épouvante ressort parfaitement, encore une fois sans avoir besoin de passer par des jump scare faciles. C’est une poignet de porte qui tourne dans le vide, une main qui apparaît sous un piano, un visage derrière une fenêtre…
Et puis, évidemment, je ne peux pas vous parler de la mise en scène de la série sans vous parler de l’épisode 6, réalisé en 5 plans séquences allant de 6 à 17 minutes environ. Quel exploit vraiment ! Autant un exploit technique que visuel. L’exercice est extrêmement bien maîtrisé et l’ambiance de cet épisode est folle, sous pression non-stop.
SPOILER SUR LA FIN DE LA SÉRIE. Personnellement, je suis assez mitigée face à l’épisode final. D’un côté, je suis heureuse pour les personnages qui ont droit à un peu de répit et une espèce de « happy ending » (dans la mesure du possible, vu ce qu’iels ont vécu). Mais d’un côté je ne peux pas m’empêcher de me dire : ça ne colle pas. Ça ne colle pas avec la série qu’on regarde depuis le début et de ce bonheur qui semblait impossible. The Haunting of Hill House est une série très sombre et elle aurait sûrement gagnée à le rester jusqu’au bout. La maison nous est présentée dès le début comme une entité dangereuse et effrayante. Mais au final on nous dit « bon elle a quand même ses bons côtés non ? ». Étrange… Aussi, c’est Mike Flanagan lui même qui a modifié à la dernière minute la fin du show. Dans le dernier plan, où le reste de la famille Crain fête les deux ans de sobriété de Luke, on aurait dû voir la fenêtre de la Red Room dans le fond de la pièce. Ainsi, on se serait rendu compte que les personnages n’étaient en réalité jamais sortis de la maison. Puis Mike Flanagan a eu du remord pour ses personnages, auxquels il s’est trop attaché, et a supprimé cet élément. Et ça, c’est selon moi une véritable erreur, car ce twist final aurait parfaitement conclu la série !
Heureusement toutefois, il n’y aura pas de deuxième saison sur la famille Crain. Mais la série devrait revivre au travers d’une nouvelle famille (et d’une nouvelle maison on l’espère, sinon ce n’est pas logique).
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4 commentaires
Malicyel
16 novembre 2018 at 10 h 42 minComme tu le dis, dès le début, je trouve que la maison est très bien représentée et surtout dans les scènes, c’est toujours tourné d’une manière à montrer que la maison est très grande, et les personnages semblent souvent petits. J’aime aussi cette façon de montrer à la fois que les fantômes peuvent aussi bien être une construction de l’esprit qu’une réalité pour faire face à la mort. Voir au fur et à mesure les fantômes que les personnages se sont crées et ceux qui sont une réalité, ça me donne encore des frissons rien que d’y penser, parce que ça me parle, cette lourdeur face à la mort que l’on peut ressentir, et cette envie désespérée de vouloir en réchapper. Tout comme toi, je trouve que sur la fin, le rôle de la maison se ramollit. Même si j’étais heureuse que ça se « finisse » bien pour nos personnages et que la fin initiale aurait été cruelle (dans le sens ou ça montre qu’en gros, personne n’a su échapper à ses fantômes), la maison est montrée comme un refuge, alors que dans toute la série, il n’y a pas eu d’arc narratif dans ce sens. Il n’y a pas vraiment eu de travail fait pour amener ce côté « maison terrifiante qui veut pourrir ses habitants » vers le côté « maison hantée qui hante ses habitants pour les garder à ses côtés ».
anahaddict
16 novembre 2018 at 11 h 19 minAh bah je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir eu cette impression avec la fin, la transition se fait trop rapidement, sans en avoir parlé avant dans la série ! J’étais contente pour les personnages mais en même temps un peu déçu qu’on ne soit pas allés plus loin
lewerentz
18 novembre 2018 at 11 h 10 minJ’ai assez envie de regarder mais j’ai entendu plusieurs fois que les 10 dernières minutes cassent complètement le sujet (happy end).
anahaddict
18 novembre 2018 at 16 h 18 minJe pense que ça vaut quand même le coup de la regarder… 😉