Cet article contient quelques spoilers (ils sont indiqués)
Le trailer
Les qualités
– Le casting évidemment ! Ce qui m’a d’abord donné envie de regarder Maniac, c’est son casting.
- À commencer par Emma Stone, dont je suis fan depuis Zombieland ou encore Easy A (et puis La La Land évidemment). Sans l’ombre d’un doute, elle est toute aussi exceptionnelle dans cette série. Le personnage d’Annie Landsberg apparaît d’abord comme une nana badass et je m’en foutiste. Tout son background devient rapidement très fort et son parcours de rédemption tout autant. Mais ça ne l’empêche pas de rester badass jusqu’au bout !
- J’attendais aussi beaucoup Justin Theroux, que j’ai vraiment adoré dans The Leftovers et il est vraiment très surprenant dans le rôle du Docteur James K. Mantleray, complètement aux antipodes des rôles dans lesquels on a l’habitude de le voir. C’est un personnage qu’on peut qualifier de ridicule (mais dans le bon sens du terme) à la fois complètement has-been, mais qui se sent important et indispensable. Car on vient casser la crédibilité du personnage dès les premières scènes où on le découvre, c’est ce que j’ai beaucoup aimé
- Jonah Hill, on le connaît surtout pour des rôles comiques. Autant vous dire que ça tranche avec le personnage d’Owen Milgrim, à la fois dépressif et paranoïaque. Il est vraiment à la hauteur dans Maniac, très surprenant et touchant (et drôle aussi, mine de rien).
- Et puis j’ai aussi vraiment découvert la géniale Sonoya Mizuni (déjà vue dans La La Land ou Ex Machina) qui est vraiment très cool dans le rôle de la Dr. Azumi Fujita. Elle a un look, un peu à la Mia Wallace, que j’ai adoré. Elle est vraiment cool et intelligente et tient tellement plus la route que Mantleray: c’est pour ça que je regrette qu’elle doivent faire appel à lui pour « sauver l’expérience ».
- Sans oublier Sally Field (Forrest Gump, The Amazing Spiderman), Billy Magnussen (Ingrid Goes West) ou Julia Garner (Ozark). Il y a vraiment une belle galerie de personnages qui tient la route autour d’Owen et Annie.
– Un passé futuriste ? Un futur vintage ? On se sent un peu perdu.e en découvrant l’univers de Maniac. On se trouve définitivement dans le futur, où on peut aller sur la lune pour 1700$. Mais on a l’air d’être dans le futur que se sont imaginés les gens des années 80. Et c’est très, très cool ! Je trouve qu’on arrive à nous créer un univers crédible, en reprenant cette vibe des années 80 et en y injectant des éléments futuristes (toujours au look rétro). L’élément que j’ai le plus aimé (et qui m’angoisse terriblement), c’est l’AdBuddy ! Qu’est-ce que c’est ? Vous voyez quand vous voulez lire un article sur internet, et qu’on vous propose de regarder une publicité en vidéo plutôt que de payer pour lire l’article ? Et bien là c’est un peu pareil: vous ne pouvez pas payer votre repas au restaurant, votre paquet de clope ou votre trajet en métro ? Une personne (oui une vraie personne) vous accompagne en vous parlant de publicité durant toute la durée de votre trajet ou votre repas, et vous ne payez pas… Et je ne vous parle pas du service Friend Proxy où vous embauchez un.e acteur.rice pour « jouer » votre ami.e… L’angoisse !
– Au-delà du look vintage, Netflix a vraiment mis le paquet pour produire Maniac car bon sang: c’est franchement beau ! La photographie est hyper léchée et avec l’expérience à laquelle se soumettent Annie et Owen, on entre dans des univers totalement différents et tous parfaitement maîtrisées. Il y a des plans qui restent en tête, comme Annie face à la voiture miniature, ou la configuration de la salle de test avec les lumières changeantes. Sans oublier les nombreuses références à la pop-culture disséminées au fil des épisodes: comme Alien, Vol au dessus d’un nid de coucou, et puis les hommages/parodies de film noir, d’heroic fantasy et d’espionnage, entre autres ! Bref, c’est vraiment un plaisir visuel ! Et auditif: la bande-son de Dan Romer (Atypical, Easy), mi-joyeuse mi-envoûtante claque et on retrouve dans la soundtrack du Police, Jim Ford ou Geto Boys.
– Contrairement à ce que je pensais à l’annonce de la série, des premières images et de la bande-annonce, Maniac n’est pas du tout une série qui se prend au sérieux. On n’est pas à proprement parler dans une série dramatique (même si elle l’est quand même). On a vraiment un côté humoristique, ou plutôt volontairement ridicule, qui est parfaitement maitrisé. Je m’en suis rendue compte dès la vidéo d’introduction du test face aux patient.e.s. Puis avec le personnage du Dr. Mantleray ou la scène de l’aigle par exemple. On rit vraiment et il y a des passages tellement ridicules ! Et je trouve que l’alliance de ces deux tons fonctionne vraiment.
– J’aime que le final nous laisse sur deux voies au niveau de l’interprétation. Attention spoiler : est-ce que Annie et Owen ont un début de happy ending en prenant la route pour New York ensemble ? Ou alors sont-ils bloqué.e.s dans l’ordinateur après que l’IA se soit rebellée ? Plusieurs signes peuvent nous faire penser que oui, comme les noms sur le formulaire d’entrée dans l’hôpital psychiatrique (Wendy Lemuria) et plein d’autres choses plutôt bien détaillées dans cet article (en anglais). Annie et Owen ont-ils fait un McMurphy ? Sont-ils en état de mort cérébrale ? I guess we’ll never know ! Fin du spoiler.
Les défauts
– On est sur une mini-série de dix épisodes et j’ai trouvé cela très frustrant d’avoir des épisodes qui font 50 minutes, et d’autres qui en font à peine 30. J’aurais préféré une uniformisation du format pour ne pas être frustrée que cela passe si vite ! Le season finale fait 36 minutes, sérieusement c’est un scandale non ?
– Alors oui, le casting est génial, l’ambiance est très cool et j’ai accroché à l’histoire, mais très franchement, le scénario n’a rien de révolutionnaire. Et c’est vraiment dommage car il y avait vraiment un gros potentiel et on pouvait partir dans tellement de directions. Attention spoiler: le délire de l’intelligence artificielle qui se découvre des sentiments et une conscience, qui ne sait pas quoi en faire, qui devient méchante : c’est du vu et revu. C’est selon moi le gros point qui gâche le reste du show et qui lui enlève l’originalité du postulat de départ. Fin du spoiler. Finalement, le cœur de la série, c’est la relation entre Annie et Owen, l’amitié qui se tisse au fil du test pharmaceutique, dans leurs esprits. Et je trouve ça très bien car il y a une bonne alchimie entre les personnages et j’ai trouvé la scène finale vraiment belle. Mais c’est la partie science-fiction qui n’a finalement rien de très originale (même si l’emballage est très beau).
Alors oui, Maniac est de mon avis une très bonne série. Mais ce n’est pas LA série de l’année comme on l’entend à tort ou à travers. Juste parce qu’il y a un excellent casting et une production qui coûte chère, on en fait des caisses autour de ce show et c’est un peu énervant. Ça n’enlève pas que c’est une très bonne série mais pas la peine de nous survendre les choses pour autant. J’ai le sentiment qu’à chaque fois qu’on nous met des acteurs et actrices qui tournent principalement au cinéma dans une série, on veut nous dire que c’est encore mieux. Vous aurez compris quand que les séries n’ont rien à envier au cinéma ?
Dans tous les cas, rien que pour le casting, c’est vrai que Maniac vaut le coup d’œil. Les prestations d’Emma Stone et Jonah Hill sont vraiment sensationnelles et c’est le lien entre leurs personnages qui fait vraiment vivre la série.
Si vous avez aimé Maniac:
- Legion: une série Marvel pas comme les autres
- Que vaut la saison 4 de Black Mirror ?
- Drames, comédies, fantastique : 8 séries à voir absolument
- The OA : subjuguante et fascinante
- Westworld, le western futuriste
Crédit photo: Michele K. Short / Netflix
Pas de commentaires