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Lectures

Mes romans graphiques favoris

C’est un fait, je ne prends plus le temps de lire. Fut un temps où je passais ma vie à la bibliothèque et où je dévorais plusieurs romans par semaine. Et puis les études. Et puis internet. Et puis les séries. Et puis le travail. Résultat, mon ratio de lectures a fortement diminué et j’étais vite découragée face à un ouvrage de plus de 400 pages. D’un autre côté, je n’ai jamais été une grande lectrice de bandes dessinées (même si, je l’avoue, j’étais une immense fan des Schtroumpf quand j’étais gosse), mais une autre alternative « lecture rapide mais passionnante » s’est offerte à moi quand j’ai découvert le monde merveilleux des romans graphiques. 

Ce ne sont pas des BD, pas des romans non plus. C’est un entre deux qui me convient parfaitement. Entendons-nous, je ne sais pas si j’utilise les bons termes, mais quand je parle de bandes dessinées, je parle du format classique 24x32cm. Parce que, techniquement, ces « romans graphiques », sont des bandes dessinées, mais un « dérivé » si vous voulez. Alors si je vous ai déjà parlé des Culottées de Pénélope Bagieu et de Commando Culotte de Mirion Malle, il fallait que je vous dresse une petite liste de mes autres favoris. Et breaking news : ce sont des ouvrages principalement féministes (vous ne vous y attendiez pas à celle là).


Idéal Standard – Aude Picault

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Ça raconte quoi ? Claire est trentenaire. Claire est infirmière. Claire a un quotidien qu’on peut qualifier de banal, pas toujours joyeux, notamment du côté de ses relations, souvent désespérantes.

Un sentiment vraiment doux amer à la lecture de ce livre… Les traits fin et les aplats de couleurs pastels font face à la dureté d’une réalité qui s’est banalisée. Claire n’est pas vraiment heureuse mais poursuit cet « idéal standardisé » qui lui est demandé comme au reste de la société. Trouver quelqu’un, se poser, penser à l’avenir. Même si c’est pour s’ennuyer dans une relation qui ne nous convient plus, dans une vie sexuelle qui n’a plus d’intérêt. Voir ses proches faire des enfants et reproduire ce même schéma genré avec eux. Les préparer à cet avenir standardisé.

Concrètement, ce n’est donc pas super joyeux, mais tristement réaliste. On se reconnaitra certainement dans quelques détails de la vie de Claire. Des détails qui appartiennent au passé ou au présent, selon. Mais c’est un ouvrage qui mérite d’être lu, définitivement.

Idéal Standard par Aude Picault
Éditions Dargaud
17€95 sur Amazon*


Heidi au Printemps – Marie Spénale

romans graphiques heidi au printemps

romans graphiques heidi au printemps
heid au printemps 2

Ça raconte quoi ? Heidi a bien grandit, mais elle est toujours dans ses montagnes, avec son grand-père. Alors Heidi commence à s’ennuyer et n’éprouve plus les mêmes plaisirs face à ses jeux d’enfants. Car Heidi commence à se poser des questions sur son corps et la sexualité. Avec son amie Clara, avec laquelle elle échange par courrier, les discussions ne sont plus aussi enfantines qu’avant… Mais ce n’est pas toujours simple d’accepter le changement, pour Heidi comme pour ses proches.

Mais quelle merveille ! Déjà, visuellement, regardez-moi comme cette couverture est splendide. Et c’est tout aussi beau à l’intérieur. C’est doux et coloré à la fois, enfantin avec une bonne dose de maturité. Ce livre mérite déjà d’être acheté juste pour ça. Mais l’histoire elle, est toute aussi merveilleuse. On y parle d’émancipation, de découverte du corps et de la sexualité et ça fait du bien.

C’est agréable de se réapproprier ce personnage bien connu de notre enfance et de le faire évoluer comme nous avons évolué nous aussi. Heidi devient une jeune femme et s’intéresse, sans honte, à son corps et au plaisir qu’elle peut obtenir avec celui-ci. Heidi a besoin d’émancipation, de ne pas se laisser dicter sa vie et ses envies. Si le roman est sexuellement explicite, et donc pas adapté à de jeunes enfants, ce serait un très chouette ouvrage pour des adolescent.e.s dans les mêmes âges qu’Heidi et se posant les mêmes questions.

Heidi au Printemps par Marie Spénale
Éditions Delcourt
18€95 sur Amazon


Le vrai sexe de la vraie vie – Cy

le vrai sexe de la vraie vie

Ça raconte quoi ? Des gens qui s’aiment ou se rencontrent là, comme ça. Des gens qui explorent leurs sexualités et leurs envies sans honte.

Que ça fait du bien de lire un livre de ce genre, qui décomplexe totalement notre sexualité. Comme pour Heidi au Printemps, le contenu est hautement explicite (comme vous pouvez le voir sur la couverture), donc destiné à un public averti. Mais découvrir les histoires des différents personnages est un pur délice. C’est beau, vraiment.

Et le titre porte tellement bien son nom. Le vrai sexe de la vraie vie. Avec des vrais gens et pas ce standard hétérosexuel qu’on nous rabâche à longueur de temps. Cy nous montre des tas de facettes de la sexualité, sous un regard très inclusif (personnes transgenres ou non-binaires, handicapées, homosexuelles). On s’attache tout de suite aux différentes histoires et la sexualité est montrée sans artifice, telle qu’elle est. De façon crue, drôle, attendrissante… Un très bel ouvrage positif qui devrait se retrouver entre de nombreuses mains.

Le vrai sexe de la vraie vie par Cy
Éditions Lapin
18€ à la Fnac


Adulthood is a myth – Sarah Andersen

adulthood is a myth

Ça raconte quoi ? Pas toujours facile de rentrer dans le monde adulte. Pour Sarah, ses angoisses, sa flemmardise et son regard encore enfantin, c’est une véritable épreuve.

Ce livre là, c’est Jason qui me l’a offert. Car je lui envoyais régulièrement des planches de Sarah Andersen. Pour la simple et bonne raison que je m’y suis reconnue de nombreuses fois. Et je pense que c’est le cas pour beaucoup de personnes qui apprécient son travail. Sarah Andersen nous propose une sorte d’auto-fiction dans laquelle on s’identifie indéniablement. Des expériences sociales auxquelles ont a du mal à s’adapter, des mignonneries amoureuses qui font ressortir notre côté fleur bleue, un regard encore innocent sur certains aspects de la vie et des injonctions terriblement présentes pour les femmes.

Les dessins de Sarah Andersen sont souvent drôles, parfois attendrissants, mais tapent toujours justes. Cela me fait penser qu’il faut que je m’achète son deuxième ouvrage : Big Mushy Happy Lump.

Adulthood is a myth par Sarah Andersen
Éditions Andrews McMeel Publishing
9€33 sur Amazon


Le problème des femmes – Jacky Fleming

problème avec les femmes problème avec les femmes

Ça raconte quoi ? Il s’agit ici de comprendre pourquoi les femmes n’ont jamais rien fait d’intéressant dans l’histoire, parce que franchement, on n’a entendu parler de deux trois nanas en cours, et c’est tout. Alors toutes les autres elles faisaient quoi franchement ?

Je vais être honnête avec vous, je trouve cet ouvrage moche. Le dessin est souvent assez grossier et pas franchement attirant. Mais pourtant, ce livre vaut le détour et est même un de mes favoris. Car ce qu’il raconte est parfait à s’en délecter du matin au soir. Jacky Fleming utilise ici le sarcasme pur et simple pour faire comprendre où elle veut nous amener sans le dire.

En gros « Le problème des femmes » met en évidence comment les femmes, justement, ont été empêchées de faire de grandes choses dans l’histoire. On les a empêché (on = la société patriarcale, aka les hommes faut pas se leurrer) de réussir, on les a contraint à des tâches ingrates dites « féminines » et celles qui ont fait de grandes choses ont tout simplement été rayées des manuels d’histoire. Et puis on remet un peu à leur place les Freud, Darwin et autres Schopenhauer qui nous ont sorti des absurdités misogynes hallucinantes en les faisant passer pour des trucs scientifiques totalement fondés. Du coup, ça fait du bien de dire que, ouais ils ont peut-être fait de grandes choses, mais ça n’en reste pas moins de sombres connards. Tout ça pour dire : lisez ce livre, il est d’utilité publique (et c’est très très drôle).

Le problème avec les femmes par Jacky Fleming
Éditions Dargaud
12€ sur Amazon


Comme précisé en début d’article, vous remarquez que ces livres ont tous un côté plus ou moins affirmé en ce qui concerne le féminisme. Étonnamment (non), ces livres ont tous été écrits par des femmes. Ce n’est pas un automatisme de mon côté, je n’achète pas un livre juste parce qu’il a été écrit par une femme, en bannissant totalement les bouquins écrits par des hommes. Mais, force est de constater que c’est vers ceux là que je me tourne principalement, car c’est dans ceux là que je me reconnais pleinement. Et puis, abreuvée d’auteurs masculins durant toute ma scolarité, il est nécessaire, selon moi, de découvrir aussi les femmes qui font la littérature et la bande dessinée. Car elles existent, elles sont présentes et n’écrivent pas que du mom porn et de la littérature sentimentale (attention, je ne suis pas contre, mais c’est vraiment trop réducteur de penser qu’elles ne font que ça non ?).

Pour la suite, j’ai une wish-list bien remplie et j’espère que ma bibliothèque se remplira bientôt avec Mars Horizon de Florence Porcel, L’origine du monde de Liv Strömquist ou encore Silencieuse(s) de Salomé Joly. Affaire à suivre…

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2 commentaires

  • Emilie
    19 juillet 2017 at 9 h 23 min

    On a beaucoup de lectures en commun je vois 🙂 Le seul dont j’avais pas entendu parler de Jacky Fleming est parti dans ma wishlist Amazon direct !

    Répondre
    • anahaddict
      19 juillet 2017 at 21 h 51 min

      Fonce il est hilarant ! 😀 Et si tu as des lectures à me conseiller, je suis preneuse !

      Répondre

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