Comme je me jette sur toutes les nouvelles séries Netflix, j’ai bien évidemment jeté mon dévolu sur Riverdale, dès sa sortie. Mais cette fois, il fallait attendre chaque vendredi pour voir un nouvel épisode du nouveau teen drama américain, largement inspiré des Archies Comics (que je ne connais que grâce à une collection MAC sortie en 2013). Même si je n’avais pas prêté attention à la promo autour de la série, je savais à quoi j’allais avoir affaire : un teen show opérant un savant (ou pas) mélange entre du Pretty Little Liars et du Gossip Girl. Certains parlaient même de similitudes avec Twin Peaks, mais je n’avais pas de si hautes attentes (heureusement).
Note : Je vous arrête tout de suite, même si je ne connais pas bien les Archies Comics, sachez que Riverdale n’a RIEN à voir avec. Seuls les personnages sont repris (avec plus ou moins de fidélité), mais côté scénario, c’est totalement différent. D’ailleurs les Archies Comics mettent souvent en avant du surnaturel, ce qui n’est pas le cas ici (malgré la grand-mère Blossom chelou, dont on n’entend plus parler comme par magie)
Synopsis : La paisible petite bourgarde de Riverdale se retrouve sous le choc après le meurtre de la star du lycée : Jason Blossom.
Cet article ne contient pas de spoiler
Riverdale : toujours plus loin dans l’excès
– On ne va pas se mentir, j’avais plutôt bien accroché au pilot. Je trouvais l’ambiance assez intéressante et intriguante. Il faut dire que Netflix a l’habitude de nous servir des productions léchées et Riverdale en fait partie. C’est visuellement superbe, avec un grain vintage et une lumière toujours un peu bleutée. Je voyais déjà la série comme mon petit « guilty pleasure » du vendredi. Sans en attendre des masses, ce serait divertissant et ça me ferait rester quelque temps de plus dans cette fabuleuse période qu’est l’adolescence (non).
– Mais je vous le donne dans le mille, j’ai rapidement déchanté, car Riverdale se fout de nous par bien des aspects. À commencer par l’excès permanent. Tout est toujours too much et rien n’est vraisemblable. Comme dans beaucoup de teen show (coucou Gossip Girl et Pretty Little Liars justement), les personnages ne font pas leur âge, ont une garde robe longue comme un Paris-Nice et sont sexualisés à outrance. Mais si ce n’était que ça… [petit spoiler on] Du jeune qui vit dans le placard à balais du lycée sans que personne ne s’en rendent compte à la journaliste virée (par son mari) qui rejoint la « rédaction du journal du lycée » (de sa fille), tout est ridicule. [petit spoiler off] Tous les clichés sont présents : pom-pom girl, rivalité pour un mec (et ça ose faire un clin d’oeil au Bechdel test), jersey de football, bal de promo, diner des années 70… Là où certains épisodes sont d’une platitude extrême, d’autres te balancent des révélations à la pelle. Révélations qui sont toutefois trop attendues : l’effet de surprise est rarement présent.
– La série essaie de parler de sujets importants et dénonce par trop mal le slut-shaming dans ses premiers épisodes. Mais malheureusement, elle se vautre dans des tonnes d’autres aspects, jusqu’à en devenir problématique :
- La promo de la série nous vend du « Beronica » à savoir une espèce de romance lesbienne entre Betty et Veronica. Mais ça, c’était juste pour l’effet de pub. En vraie, les deux nanas sont juste amies (après s’être disputées un mec évidemment), mais Riverdale continue de surfer sur le lesbianisme dans ses promos, en détente. Un petit baiser saphique, ça attire les foules non ?
- Côté sexualité, on peut aussi parler du personnage de Kevin, qui bien qu’il soit attachant, n’est là QUE parce qu’il est gay. Sérieusement, chaque épisode le ramène à sa sexualité et il ne sert à rien d’autre que le rappeler. Sans oublier Veronica, ravie de se trouver un « gay bestfriend » (répété à plusieurs reprises dans le show), à vomir.
- Tout ça sans oublier Jughead, personnage emblématique des Archies Comics. Il est aussi connu pour son asexualité, ce qui est très peu représenté à la télévision (et de manière générale, très peu acceptée comme une orientation sexuelle valide). Et bien je vous le donne dans le mille : l’asexualité de Jughead ? Mouais, on va lui filer une petit-amie hein.
- Autres personnages survendus dans la promo : Josie et ses pussycats. Des rôles donnés à des femmes noires, dont on nous promettait leur importance et leur force. C’est ce qui a été fait dans les premiers épisodes, et puis les trois nanas ont été reléguées à l’arrière plan, sans autre forme de procès (et ça c’est injuste envers Valérie, she deserved better).
- C’est aussi très sympa de nous développer de possibles troubles psychiques sur un personnage pour en parler dans deux épisodes puis passer le truc aux oubliettes comme si rien ne s’était passé. Sympa aussi de créer une relation élève/prof sans que ça ne soit trop un problème : coucou la corruption de mineur vous ne connaissez pas ? (Pretty Little Liars much).
– Et puis il faut quand même noter que pas mal d’acteurs sont très mauvais quand même. Cole Sprouse, aka Jughead, est tellement mauvais que j’ai fini par en rire (le gars est même devenu un meme) et KJ Apa, aka Archie, a autant de charisme que mon coude droite, sérieusement. Bon de ce côté là, le trio Betty, Veronica, Cheryl relève le niveau (sans non plus aller jusqu’à décrocher un oscar), et Valérie qui mérite mieux (au cas où je ne l’ai pas déjà dit). Du côté des parents, notons quand même la présence de Mädchen Amick (TWIN PEAKS SVP) et Molly Ringwald, aka la reine des teen movies (Fifteen Candles, The Breakfast Club).
– Mais Riverdale a aussi su me faire mourir de rire avec une chose : les Southside Serpent. Ce sont les gros méchants, les gros durs, les dealers tatoués qui portent tous la même veste et se retrouvent tous dans le même bar le soir pour picoler. Même qu’ils sont très dangereux comme gars : ils font du bruit durant le cinéma en plein air, ils se battent avec les ados, et même que dans le lycée où les jeunes délinquants vont, ils volent les frites de leurs camarades dans leurs assiettes. Wow tant de violence got me speechless !
– Pouvons-nous aussi nous arrêter deux minutes sur l’abus total de placement de produits pour la marque de maquillage CoverGirl ? Un gros plan de plusieurs secondes sur un mascara par là, un autre pour un vernis ou un rouge à lèvres. C’était franchement du foutage de gueule. D’autant plus quand on sait que le public de Riverdale est majoritairement jeune et féminin, évidemment que les nanas voudront le même vernis que Betty ou le même rouge à lèvres que Cheryl… Déjà que les placements de produits dans les clips sont abusés, mais alors si les séries commencent à s’y mettre en forçant autant, ça ne va pas le faire…
– Pourtant, Riverdale arrive à nous tenir devant notre écran avec un fil rouge : who killed Jason Blossom ? Personnellement, c’est le seul lien que je vois avec Twin Peaks (ça et Mädchen Amick), parce qu’après faut pas déconner non plus. Donc « who killed Jason Blossom », la star de l’équipe de football qui ressemble pourtant au gringalet qui se fait habituellement martyriser dans les séries ? (c’est méchant mais le gars n’a aucun charisme et ressemble à un coton-tige, mais bon) Mine de rien, même si aucune empathie ne se développe pour le personnage, j’ai envie de savoir (ma curiosité me tuera à force de regarder des séries merdiques).
Il y aura certainement une saison deux pour Riverdale (alors que Sweet/Vicious est annulé, une putain de honte), et je regarderais certainement. Je suis du genre logique n’est-ce pas ? Mais c’est typiquement le genre de série que je vais aimer regarder pour critiquer et lever les yeux au ciel, jusqu’à ce que j’arrête définitivement tellement je n’en peux plus (coucou Once Upon a Time et Pretty Little Liars). Concrètement, Riverdale a été survendu, se vante d’être un teen show progressiste tout en faisant de la merde archaïque : je vous aurais prévenu !
Si vous avez aimé Riverdale, vous pouvez quand même regarder de meilleurs teen show comme :
- Sweet/Vicious : girl power et pédagogie
- 13 Reasons Why : le teen drama à voir absolument
- Scream Queens : véritable guilty pleasure
Crédit photos : Netflix
12 commentaires
Eva
16 mai 2017 at 20 h 41 minVOILA! Bon sang je viens de terminer la série (qu’ils nous balancent le truc comme ça, euuuuh non), et je trouve enfin quelqu’un qui pense exactement comme moi sur cette série. Je ne comprend toujours pas pourquoi elle est si « connue » que ça, c’est juste du vu et du revu même si l’ambiance a quelque chose en plus. Et puis une deuxième saison, ok mais pitié qu’ils nous ne fassent pas du PLL 2.0. a nous faire trop de saisons pour rien!
anahaddict
17 mai 2017 at 16 h 41 minJe me sens moins seule merci, j’avais peur de me faire lyncher en publiant ça :’) concrètement je ne m’attendais pas à un truc exceptionnel mais j’ai été très déçue car le pilot m’avait bien plu ! Comme tu le dis, l’ambiance a quelque chose de plus, mais tout retombe comme un soufflé… Et vu comme c’est parti, ça peut vite devenir un PLL 2.0 comme tu dis !
Evangeline
17 mai 2017 at 9 h 20 minOn est complètement d’accord sur cette série ! J’avais accroché aux premiers épisodes mais j’ai très vite déchanté. Au-delà des points que tu as soulevé, j’ai trouvé que l’intrigue mettait trop de temps à avancer et qu’on nous a trop abruti avec de nombreuses de scènes qui ne servaient strictement à rien. Cette série est une belle grosse déception !
anahaddict
17 mai 2017 at 16 h 43 minOui il y a énormément de choses qui ne servent à rien (les problèmes psychologiques de Betty, la romance problématique d’Archie avec sa prof, puis avec Valérie, Archie qui fait de la musique, la grande-mère bizarre). C’est du remplissage pur et simple ! Autant on peut faire des arcs narratifs annexes au fil rouge principal, mais quand ça ne mène à rien et que ça s’accumule.. mouais !
Laurianne
18 mai 2017 at 10 h 50 minOuh, à chaque fois que je lis un nouvel article à propos de Riverdale, j’ai encore moins envie de regarder aha ! Ca a l’air tellement stéréotypé !
anahaddict
19 mai 2017 at 9 h 31 minAh et bien je veux bien les liens de ces articles, car je ne lis quasi que des éloges sur la série ! :’)
Laurianne
19 mai 2017 at 19 h 05 minCelui ci par exemple : http://www.hellocoton.fr/to/1CvdA#https://leschroniquesdamelie.wordpress.com/2017/05/17/riverdale/
Elle a bien aimé mais pas la série de l’année, et tout ce qui est dit est pas tentant :p
anahaddict
23 mai 2017 at 10 h 31 minAhah ça c’est assez drôle « l’avis est positif mais ça ne me donne pas envie quand même » ^^
Oma
7 juin 2017 at 19 h 16 minQUOI??? Sweet/Vicious suspendu??? Après le choc de l’annulation de Sense8, un nouveau coup dur dans le monde des séries… :'( C’est trop injuste que des séries bof comme Riverdale aient le droit à une saison 2 et pas SW ou Sense8…
anahaddict
8 juin 2017 at 9 h 56 minEt oui Sweet Vicious a été annulé avant Sense8 même… une grosse grosse déception de mon côté… Et en effet c’est très frustrant quand on voit des séries du genre prolongée à l’infini (coucou Pretty Little Liars qui a duré quoi, 7 saisons ?) et des trucs géniaux comme Sense8, Sweet Vicious ou encore The Get Down, qui sont annulés…
Camille
1 juin 2020 at 15 h 21 minJe ne savais plus quoi regarder pendant le confinement, on m’a parlé de Riverdale… Dès le premier épisode j’ai trouvé cela incohérent, notamment les réactions bipolaires de certains personnages (genre Betty qui devient bff avec Vero en 2 mn et 2 mn plus tard, c’est son ennemie jurée et elle l’insulte devant tout le monde). Mais bon, j’ai bien aimé quand même l’intrigue Jason. Mais depuis la saison 2, c’est de plus en plus ridicule, là je pense que je vais lâcher, trop c’est trop. Et les personnages sont tous nuls, ils n’ont aucun charisme (spéciale dédicace à Polly), on ne s’y attache pas vraiment, ils ne servent à rien. Et les parents qui n’en ont rien à faire de leurs enfants ou veulent leur nuire, voire les tuer… Réalisme, quand tu nous tiens. Le seul perso que j’aime bien c’est le père de Jug. Et puis c’est quoi tous ces noms grotesques ? Même pas des surnoms…. Donc personnages + intrigues ni faits ni à faire… Ça fait beaucoup.
anahaddict
2 juin 2020 at 18 h 02 minDis toi que c’est de pire en pire au fil des saisons :’) je me suis arrêtée au tout début de la saison 4, car je n’en pouvais plus. Dans un moment de faiblesse (et parce que j’ai un pied dans le plâtre), j’ai repris il y a quelque jours le visionnage, mais c’est d’une absurdité et d’une stupidité sans nom :’) aucun personnage n’est attachant, toutes leurs décisions sont stupides et les storylines n’ont aucun sens ! A partir de la saison 3 ils commencent à ajouter des éléments peut etre surnaturels, on aura tout vu :’) La saison une est la plus censée et ils auraient mieux fait de s’arrêter là, c’est un teen drama avec un murder mystery un peu absurde mais ça faisait le café. La suite par contre…