Scream, saga horreur culte dans le genre du slasher, vient de voir le jour sur le petit écran, pour le plus grand bonheur des fans ? Pas forcément. C’est MTV qui a décidé d’adapter la saga dans ce nouveau format et si vous connaissez un peu la chaîne, vous savez que niveau série, on est surtout dans le teenager (Awkward, Faking it). Retour sur une première saison qui n’est pas forcément la révélation qu’on pouvait attendre (si tant est qu’on s’attendait à quelque chose de fou).
La série et cet article tombent d’ailleurs alors qu’on vient de perdre une légende du cinéma d’horreur, Wes Craven, réalisateur de la saga..
Synopsis : La petite ville américaine de Lakewood est le théâtre de meurtres sanglants. La lycéenne Emma Duval devient de proie favorite du tueur psychopathe, alors que tout semble tourner autour de Brandon James, un adolescent ayant commis des crimes terribles il y a plusieurs décennies de ça..
– Malheureusement, les personnages sont définitivement beaucoup trop clichés et caricaturaux. La première victime est une blonde populaire insupportable qui ne manquera pas à grand monde tellement ses « amis » lui crachent dans le dos. L’héroïne est la jeune fille sage, virginale, bien sous tout rapport. On retrouve bien évidemment la bimbo qui sort avec son prof de littérature mais qui a des soucis avec sa famille. Sans oublier le joueur de football infidèle, le nerd, ou le nouveau lycéen mystérieux. Si vous connaissez bien les films, vous remarquerez que chacun de ces personnages a son équivalent cinématographique. Alors oui, c’est un peu le propre du slasher d’avoir des personnages aussi caricaturaux, tellement le genre a ses codes, surtout lorsque l’action se déroule avec des lycéens (qui ont l’air d’avoir 25 ans certes). Mais justement, un poil d’originalité n’aurait fait de mal à personne, une fois de temps en temps. Sur le coup, j’ai pensé que le premier épisode contiendrait ces clichés, histoire de poser les bases, que tout le monde s’y retrouve et que ensuite on puisse faire évoluer les choses. Mais non.
– Sinon, il y a un petit détail qui m’a de suite dérangé. C’est la négation de la bisexualité. Ou du moins, on a un personnage qui ne s’identifie pas comme hétérosexuel, mais qui refuse aussi de s’identifier comme lesbienne ou bisexuelle. C’est une bonne chose, car on n’a pas forcément besoin de coller des étiquettes à tout le monde. Sauf que, le surnom qui lui est donné est « bi-curious », à savoir, le fait qu’être bisexuel n’est qu’une passade, de la curiosité pure et simple. Et c’est un truc qui revient souvent et qui est franchement très énervant. Ah et tant qu’on y est, vous ne trouvez pas que cette série est très blanche ? Mais genre vraiment très très blanche. Enfin du coup, ce n’est pas un personnage noir qui meurt en premier, c’est déjà ça de pris..
– Si dès le pilot j’ai donc senti qu’on allait vers quelque chose d’assez classique, j’ai vite été surprise par des scènes assez méta. ENFIN on se trouve face à des jeunes qui sortent de leur trou et ont vu des films d’horreur et savent comment ça se déroule. Du coup il y a des clins d’oeil assez sympa sur l’adaptation d’un slasher en série, le déroulement du genre etc. Malgré ça, les analyses faites par Noah ne sont pas non plus hyper fofolle et encore une fois, on retrouvait déjà ce type de références dans les films.
– Dans les faits, malgré cette supposée connaissance des lycéens en matière de films d’horreur, les scènes de meurtres restent pourtant très classiques et on se dit : « Ouais, finalement ils n’ont pas maté tant de films que ça, ils se font toujours avoir de la même façon. » C’est extrêmement prévisible, on sait qui va y passer assez rapidement en début d’épisode et c’est dommage. Cependant, les scènes de meurtres arrivent tout de même à bien faire monter la pression, et certaines sont assez marquantes. Bon, en vrai j’en ai noté deux qui m’ont assez surprise, dont une en mode Finale Destination, assez drôle.
– Le format série doit permettre de s’attacher aux personnages et de mal vivre leur mort. En effet, la série est bien un slasher, et tout le monde risque d’y passer à un moment ou à un autre. Du coup, contrairement au format film qui se passe très vite et qui ne laisse pas le temps d’approfondir la personnalité et le background des personnages (et donc, de s’attacher à eux), la série fait l’inverse. Seulement, les personnages sont assez fades et lisses, du coup, on ne s’y attache pas forcément autant qu’on le devrait, hormis pour quelques uns, et encore. Clairement, le casting n’est pas folichon et très aseptisé. Tout le monde est beau et lisse, la série américaine teenager de base. Et puis, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas tant de mort que ça..
– Notre époque veut que le numérique soit partout et le tueur masqué utilise donc les nouvelles technologies et réseaux sociaux pour interagir avec ses futures victimes, et les rendre folle. On nous vend un peu cela comme quelque chose de nouveaux, sauf que ça fait bien des années que ces éléments sont intégrés aux films d’horreurs et aux productions ciné et télé en général. Certains messages reçus dans un moment de tension intense (tu la sens l’ironie ?) m’ont fait penser à cette immondice qu’est Pretty Little Liars, et ça n’est clairement pas un compliment.
– Les multiples références à la culture pop sont assez sympa, ça rend les choses un peu plus réalistes car on vient vraiment ancrer les personnages dans notre époque. Ils regardent la télévision, comme beaucoup de jeunes oui. Ainsi, des petits clins d’oeil à Hannibal, Game of Thrones, How to get away with murder etc. Encore une fois, c’est pas le truc le plus original du monde mais c’est assez marrant et le tout se transforme en pub géante pour d’autres séries (et d’autres chaînes du coup).
– À la base, on nous vend cette série slasher comme originale et venant renouveler le genre, puisque c’est une série. Seulement, si en effet il est peu commun de retrouver ce genre parmi les séries, ce n’est pas la seule ! Je pense notamment à Harper’s Island, série à saison unique qui est bien meilleure et originale pour le coup (je vous la conseille vivement d’ailleurs). Il y a également la nouvelle série de Ryan Murphy, Scream Queens, qui va sortir prochainement. Pour le coup, je ne pense pas regarder tellement j’ai détesté le trailer qui ressemble à un mix entre Glee et American Horror Story (et le casting n’aide pas en ça).
– Du coup, on a quand même du mal à voir comment Scream peut durer plus d’une saison. Et c’est le cas puisque la série est renouvelé pour une deuxième saison en 2016. À la fin, on voit clairement dans quel sens les choses vont aller et ça m’exaspère déjà, car ça n’a pour l’instant aucun sens. Je sens que le truc va vite tourner en rond et se transformer en scénario incompréhensible et tiré par les cheveux (oui c’est à toi que je parle Pretty Little Liars). Bref, pour moi, cette série pouvait très bien se contenter d’une saison, et la fin de celle-ci tenait d’ailleurs la route ainsi.
– Non parce que, désolé mais, ce final était TELLEMENT prévisible. J’avais deviné le dénouement depuis plusieurs épisodes avant ça. Les indices sont énormes, ça coule de source dès le début. Donc la big révélation n’en est pas vraiment une. C’est dommage car c’est souvent ce qui doit nous tenir en alerte et nous laisser bouche bée. On repassera.
Mais au final, le genre du slasher reste toujours hyper jouissif et divertissant à regarder (non je ne suis pas bizarre), même si la série Scream ne vient en rien révolutionner le genre. C’est classique donc ça marche. Mais pour le coup, on aurait quand même voulu plus de prise de risque pour proposer quelque chose d’un tantinet plus original. Pour faire simple, si vous êtes un-e inconditionel-le de la saga, vous risquez de ne voir qu’un vulgaire copier/coller dans cette série. Si comme moi vous n’êtes pas sûr d’avoir vu les quatre films mais que vous connaissez quand même le genre, la série ne révolutionne pas grand chose mais le slasher est toujours assez fun à regarder (#altertepsychopathe).
Crédit photos : MTV
4 commentaires
Franck
19 janvier 2016 at 16 h 01 minEt bah moi … J’ai vachement bien accroché … Peut être parce que je n’ai jamais vu les films (honte sur moi) et que le genre n’est pas, à la base, mon style mais j’ai vraiment adhérer. J’ai regardé aussi PLL (oui y’a des mecs qui regarde aussi, peut être pour le cast … ^^) mais j’ai depuis arrêter (faut arrêter de nous prendre pour des cons à un moment quand même).
Il y a quand même quelques personnages sympas même si la « principale » reste un peu fade oui … Je regarderais quand même cette saison 2 car même si le final est assez prévisible, je suis curieux de connaître l’histoire entière 🙂
anahaddict
19 janvier 2016 at 18 h 25 minBah on va dire qu’en soit, j’ai bien aimé regarder. C’est un peu un guilty pleasure car dans le fond c’est franchement pas transcendant ! J’ai commencé PLL quand j’étais au lycée, j’aimais bien, j’ai arrêté depuis quelques saisons car comme tu dis, faut pas nous prendre pour des cons haha Pourtant, j’arrête très rarement une série, même si je n’aime plus (je suis psychorigide, je commence ce que je termine), mais là c’était plus possible tellement c’était navrant de nullité ! Comme toi, je regarderais très certainement la saison 2 quand même ! On ne se refait pas 😉
Paper Aeroplane
26 avril 2016 at 12 h 12 minpour moi cette série a été un peu mon guilty pleasure de l’été. J’ai en effet comme toi trouvé ça assez cliché par moment, les personnages sont assez teubés et vides dans l’ensemble, mais au final j’ai regardé la série très vite et c’est passé comme une lettre à la poste 😉 je suis curieuse de voir la saison 2 pour voir, mais c’est sur que c’est vraiment pas la série du siècle !
anahaddict
26 avril 2016 at 12 h 20 minJe te rejoins quand même, car même si beaucoup de choses m’ont gonflé, au final j’ai quand même regardé et oui, les épisodes passent vite ! Ca a du coup un côté un peu guilty pleasure, peut-être parce que j’aime bien pester devant mon écran haha